Wednesday, November 20, 2013

LA FRANCE DU FOOT OU L'ART DE SE FAIRE JOUIR




Oyez, Oyez, braves gens, damoiselles et damoiseaux!

L'équipe de France de football, qui se fait culbuter comme une malpropre depuis 2002 (à l'exception notable du syndrome Zidane en 2006), s'est donc qualifiée hier pour le mondial 2014 au terme d'un match plein contre la malheureuse Ukraine, qui, pour le coup, s'est littéralement fait v(i)oler. Les enfants de Marianne reviennent de loin, surtout qu'ils ont bien failli se faire éliminer par l'équipe du pays d'origine de l'extrémiste vaginale Inna Chèvre-Chenko, celle dont le parti socialiste avait jugé bon d'élever la mouille au rang de moule à gaufre phrygienne, le beau symbole de notre éclatante révolution.

Bref, le club à Zahia a remonté le short, donnant le ton aux malheureux qui sont obligés de vivre avec les deux plus gros melons jamais enfantés sans l'aide de la radioactivité. Cap vers le Brésil, donc, paradis du football, de la chirurgie esthétique et des chefs d'État qui refusent de se laisser espionner par Oncle Sam. C'est là que les choses sérieuses commencent!

"Et 1 et 2 et 3-0" pouvait-on entendre hier soir dans les rues de France, alors que les journalistes sportifs, sincèrement soulagés de ne pas avoir à se taper quatre ans de sarcasmes émanant de leurs collègues à l'international, se félicitaient d'avoir été aussi sévères envers les joueurs dans les moments difficiles, pensant, peut-être à raison, que leur courroux avait fini par toucher le cœur de cette bande de sales gosses qui peuplent une bonne partie de la maison France depuis trop longtemps déjà. Le président de la FFF, en bon communiquant, profitait de son côté pour prolonger le contrat de son sélectionneur-miracle jusqu'à l'Euro 2016, qui aura lieu au pays de la quenelle et du saucisson. Les joueurs, quant à eux, se fendaient de sompteux messages d'auto-congratulation alors que les chroniqueurs du web, loin de céder aux sirènes de la raison (beaucoup moins bien gaulées que leurs cousines de la folie) rivalisaient de complaisance pour noter les joueurs, le match, l'ambiance et les sous qu'ils auraient dû miser sur cette victoire inattendue. J'allais oublier la chierie sur le cake : François Hollande himself, revenant du Moyen-Orient et profitant de l'évènement pour s'essayer à l'excercice que son compatriote corrézien de droite Jacques Chirac maîtrisait merveille : faire diversion.

Malheur à ceux qui se risquent à tempérer tout ce bonheur pour signaler certaines évidences pourtant flagrantes sur le terrain, à savoir la performance approximative de Benzema, auteur de 10 minutes chanceuses pour 70 à son niveau habituel (celui qui lui a permis de ne pas marquer pendant 13 matchs),  le match en trompe-l'œil d'Evra, dont le vis-à-vis n'a jamais existé, ou encore, le fait qu'il ne s'agissait que de l'Ukraine et que la performance du match aller était, quelque part, le véritable évènement de ce dernier trimestre de l'année, tant les bleus étaient passés au travers dans les grandes largeurs.

Malheur à ceux qui se bornent à ne pas vouloir rester exigeants face à une équipe au passif plutôt honteux et qui n'a pas réussi à faire tomber un adversaire de classe mondiale depuis un certain temps, ou de faire remarquer que seuls les deux protégés de Zahia ne chantaient pas la Marseillaise entonnée par tous leurs collègues, en communion avec le public du stade de France avant le coup d'envoi.

Malheur à ceux, enfin, qui ne se laissent pas emporter par l'euphorie provoquée par cette victoire irrationnelle qui alimente déjà les soupçons sarcastiques en Ukraine, fussent-ils infondés, et qui remarquent que, pendant que tout le monde a la tête dans le champagne, certains tentent subrepticement de faire oublier toutes les saloperies qui gravitent encore autours de ce sport devenu presque aussi désincarné que la lutte version US.

Bref, vous l'aurez compris: il y a des moments sacrés dans la vie d'une foule en délire et celui de l'autofellation en fait partie.

Petite dédicace aux membres de l'équipe de France qui ont vraiment joué avec leur cœur, hier et non pas avec l'envie de se faire bien voir. Il se reconnaîtront.


Fyldar Jones
Sexssayiste

Photo : Dénomination plutôt inattendue d'une voie dans la commune de Bouchemaine (49).

Contexte : L'équipe de France s'est qualifiée pour le mondial 2014 en éliminant l'Ukraine à l'issue du match retour des barrages. Score à l'aller 2-0 pour l'Ukraine. Score au retour : 3-0 pour la France.