Tout d'abord, un préliminaire : je fais partie des rares énergumènes qui ont été un temps convaincus par l'épouvantable accent d'épouse de Viking mal dégrossi qui défendait la bonne parole écologiste pendant les élections présidentielles de 2012. Oui, j'ai cru un temps en Eva Joly, pendant trois mois pour être plus exact et pour les raisons suivantes :
1) Adorant les plantes et les animaux -en tout bien tout honneur pour les animaux- et dépositaire d'une naïveté indécrottablement "bio", j'ai toujours été assez facilement attiré par le vert.
2) Etant moi-même français d'origine libanaise et, bien qu'ayant grandi hors de France, ne possédant qu'un très léger accent, je ressentais une certaine compassion pour cette écorcheuse de la langue française qui tentait de faire ses 5% remboursables dans un parti aussi inconsistant que celui des Verts en France.
3) Ayant fréquenté une faculté de droit dans ma jeunesse et possédant un sens de la justice particulièrement exacerbé, pouvant parfois me prendre au piège du raccourci fascisant, j'avais une certaine admiration pour celle qui me semblait être une juge aussi intègre que pugnace avant son entrée en politique.
4) Ne voyant en Cécile Duflot qu'une version hard discount de Rachida Dati, j'étais assez enthousiaste à l'idée de voir un parti dans lequel la mise à l'écart de l'épicière la plus miteuse que la politique ait connu ces dernières années, devenait une éventualité avec la candidature d'Eva Joly.
5) Enfin, je n'étais pas convaincu le moins du monde par les autres candidats à l'élection présidentielle. Mais ça, je pense que tout le monde connait, à part quelques irréductibles de divers horizons politiques sur lesquels je ne m'étalerai pas aujourd'hui.
Bref, après la déconfiture de la vieille dame blonde dans les urnes, consécutive à sa chute dans des circonstances douteuses dans une salle de cinéma, les choses devinrent malheureusement plus claires: une fois encore, les verts avaient simplement servi de gorge profonde pour le parti socialiste, avalant des centaines de milliers de voix au profit de Flamby. L'aboutissement d'une des pipes politiques les plus voyantes de l'Histoire avec la nomination de Cécile Duflot au poste de ministre du logement allait d'ailleurs parapher cette félonie, alors que la femme viking des tribunaux disparaissait de la circulation.
Un peu long, le préliminaire, j'en conviens. Mais que voulez-vous : j'ai toujours adoré ça. Pas vrai, les filles?
"Oh, oui, Fyldar, prends-nous tout..."
Bref, depuis qu'ils sont entrés dans les cercles de la majorité au pouvoir par la porte de service, les vers (non, je n'ai pas oublié le "t") n'ont eu cesse de suppléer le parti socialiste dans ses œuvres de remodelage d'une société bien trop française au goût de certains, tout en abandonnant littéralement le volet écologique, pourtant central dans ce qu'ils aiment à appeler leur "idéologie" et qui se limite finalement au recyclage politique.
Entre le "compagnon" de Duflot qui crache sur la France, l'intéressée elle-même qui veut s'approprier les biens de l'église pour se faciliter la tâche en matière de logement social, Barbara Pompili (une autre blonde, plus jeune, moins viking) qui monte au créneau avec la petite Najat* pour grossir les traits de l'homophobie hexagonale, Eva qui sort de sa tombe pour finir de tuer son propre mythe en comparant l'humoriste Dieudonné au massacreur Breivik ou encore Jean-Vincent Placé pris la main dans le sa-sac à sou-sous publics, on a ce qu'on appelle une belle brochette de vainqueurs biodégradables qui servent aussi bien de tampax que de bonne à tout faire pour le PS, tout en faisant quelques réserves pour leurs vieux jours. Cela étant dit, pour être totalement honnête, il me semble bien avoir vu ça et là, d'authentiques jeunes écologistes venir parler de transition énergétique et de..., ben... transition énergétique, une ou deux fois chez Elkabach. Mais à part ces rares exceptions, il semble bien que ce parti se soit désormais converti exclusivement dans le sociétal version "Tous égaux, tous clonés."
C'est dans ce contexte que je découvre ce matin que la suppression de l'expression "En bon père de famille" contenue dans le code civil est le fait de cette grappe de parvenus dont la formation politique n'a pas le quart de la longévité de l'œuvre de codification du droit entreprise sous la supervision de Napoléon. Personne ne peut rivaliser avec un cochon quand il s'agit de gâcher de la confiture...
[Pour ceux qui ne connaissent pas cette expression et qui souhaitent combler cette lacune, je vous renvoie à ce lien Wikipedia assez synthétique. Pour ceux qui n'aiment pas lire, voici un contre-exemple en image]
Woody Allen et sa fille adoptive, devenue son épouse par la suite ≠ Bon père de famille
J'en arrive donc à la conclusion de ce constat. Non, nous ne mourrons pas de la disparition du "bon père de famille" des pages du code civil. Non, nous ne mourrons pas du maitien des verts au parlement. Non nous ne mourrons pas des attaques systématiques faites à l'encontre d'un système de valeurs cristallisé dans la cellule familiale hétérosexuelle. Mais il y a une chose qui pourra avoir raison de nous, simple gens dispersés, nombreux mais mal coordonnés, homo, hétéros ou "drosophos" : c'est de laisser d'autres décider à notre place de la gueule que l'avenir aura demain, que ce soit au niveau d'un expression du code civil ou de l'établissement assez discret du Single European Payement Area, pour lequel aucun d'entre nous ne semble avoir voté.
En d'autres termes, il serait sans doute temps de décider de quelque chose, en bon pères de famille ou pas, parce que plus on traîne, plus ça devient tendu...
Fyldar Jones
Sexssayiste alternatif (allez comprendre, je me cherche, vous dis-je...)
Photos : 1) La série Dexter, qui prouve qu'on peut être psychopathe ET bon père de famille; 2) Dulflot/Joly en mode vitrine politique; 3) Woddy Allen et sa fille-épouse Soon-Yi.
* Je reviendrai un jour en long, en large et en travers sur la petite Najat.
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