Monday, September 2, 2013

PREUVES WARS




♫ Où sont les preuves,
   Grâce auxquelles on f'ra plein de veeeuves.
   Où sont les preuves, les preuves, les preuves, les preuves, les preuves,
   Où sont les preuves
   Pour lesquelles nos obus pleeeuvent. 
   Où sont les preuves, les preuves, les preuves, les preuves, les preuves,
   Où sont les preuves 


Albert Camus s'était un jour exprimé de fort jolie manière au sujet de la parodie au cours d'une émission de télévision à laquelle il avait été invité en 1959 pour expliquer sa conception du théâtre :

"La Parodie vaut mieux que le mensonge. elle est plus près de la vérité qu'elle joue."
  Carnets III, Mars 1951- Décembre 1959 
  Recueil autobiographique publié à titre posthume, en 1989.

Le prestigieux écrivain pluridisciplinaire ne s'était alors certainement pas imaginé que ces quelques mots serviraient un jour de passerelle entre un détournement fait maison du célèbre morceau "Où sont les femmes" de Patrick Juvet et la querelle diplomatique qui oppose en ce moment même Russes et Étasuniens autours de la question de l'implication du régime syrien dans l'attaque chimique qui aurait fait près de 1500 victimes dans la banlieue de Damas. Pour ceux qui ne connaissent ni l'un ni l'autre et qui en plus n'ont aucune idée de l'actualité que je tente de commenter ici, je vous invite à lire (ou à relire) mon précédent article intitulé "Nabilla Frank" pour être informé de tout le mal que je vous souhaite.

Je me rends compte au passage que je n'ai pas proféré la moindre insanité à caractère sexuel depuis le début de ce billet d'humeur. C'est pourtant pas la mine de crayon qui me manque en ce moment, comme pourraient le dire les québecois... Enfin bref, revenons à nos gonades. Voilà, c'est mieux.

La comédie occidentale de la "ligne rouge à ne pas dépasser" continue donc de passionner l'opinion publique au fur et à mesure que les haut-fonctionnaires de la sacro-sainte zobocratie rivalisent d'ingéniosité pour faire durer le suce-pince: témoignages recueillis par l'OSDH (L'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme, sorte de bloggeur officiel qui a réussi), les journalistes-espions du journal Le Monde avec des traces de sarin sur les poils pubiens, les images satellites HD, les vidéos de carnage et autres "Nous savons de source sûre et secrète." 
Cette avalanche d'éléments est à mettre en parallèle avec l'assourdissant silence de la part des inquisiteurs, à chaque fois que des individus affiliés à la rebellion sont pris en flagrant délit de recel, de transport, de préparation ou d'utilisation de substances chimiques visiblement destinées à être employées sur le terrain. Des informations qui, par le plus curieux des hasards, ne sont pratiquement jamais relayées par les médias alignés, ou alors du bout des lèvres inférieures uniquement.

Le Russe de son côté, se fout ouvertement de la gueule de ses homologues à chacune de leurs tentatives et pour cause: il sait très bien qu'il sera pratiquement impossible à quiconque dans cette histoire de fournir la moindre preuve irréfutable qui incriminerait de manière catégorique le régime syrien ou les mercenaires de l'ASL. 
Il se souvient aussi que le Saoudien lui a fait du pied il y a un mois pour qu'il lâche la Bacharde, ce qui le conforte dans sa position et lui permet de balayer d'un revers de doigt d'honneur toutes les pièces à conviction présentées par les renseignements respectifs des membres du ménage à trois qui cache la partouze néo-colonialiste. Vladimir Poutine fait ainsi savoir qu'il ne serait pas dupe et s'est sans doute préparé depuis longtemps à l'éventualité où son adversaire, ayant oublié de prendre ses cachetons, se mettrait subitement à tirer sur tout ce qui bouge. 

Bref, comme pour l'affaire du World Trade Center, avec ses terroristes pourvus de passeports indestructibles, capables d'être retrouvés intacts dans les décombres de deux crashs combinés impliquant deux avions de ligne ainsi que les tours jumelles les plus hautes du monde en leur temps, la sanction et le coupable de la tragédie syrienne ont été définis avant même le début d'une éventuelle enquête préliminaire. La mascarade médiatique autours de cette histoire de preuve n'est donc, à mon humble avis, qu'une diversion destinée à détourner nos yeux de ce qui se passe réellement en Syrie, à savoir que les plus grandes armées du monde en sont déjà aux coups de semonce. 

En conclusion, je pense que cette parodie de justice internationale telle qu'elle se déroule devant nous, aurait sans doute inspiré Albert Camus à compléter sa brillante citation, en écoutant d'une oreille distraite ma reprise caricaturale du "tube" de Patrick Juvet .

Fyldar Jones
Sexssayiste

Photo : Le passeport de l'un des suicidaires du 11 septembre. Vous remarquerez qu'à moins d'être illettré, vous serez capable d'en décrypter la plupart des informations à l'œil nu.

Contexte : Pressés d'intervenir en Syrie, France et Etats-Unis sont en train d'essayer de faire passer la pillule guerrière en toute légalité constitutionnelle, en espérant ainsi ne pas se retrouver dans la même position qu'un certain Erdogan en n'en faisant qu'à leur tête. Vladimir Poutine lui est de plus en plus sec au fur et à mesure de ses interventions et semble être paré à toute éventualité. Le régime syrien est quant à lui d'ores et déjà prêt à se défendre, selon son président.


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