L'heure est grave!
La plus grande démocratie de la galaxie, les États-Unis d'Amérique, a été infiltrée par une horde de crocodiles cosmiques. Ces monstres venus de l'espace veulent éradiquer la race humaine en provoquant une Troisième guerre mondiale.
Ces immondes créatures, reconnaissables à leur cuir escamotable et à leurs larmes factices, œuvrent dans l'ombre pour mener leur terrible plan à exécution. Toute forme de contestation est considérée comme hérétique, lorsqu'elle n'est pas purement et simplement détournée au profit de ces infâmes reptiles.
Alors que l'Humanité semble perdue, un homme décide de se dresser contre l'envahisseur.
Un homme, qui a jadis vécu au service de ces monstres mais qui a réussi à briser ses chaînes.
Un homme, qui a compris qu'on ne pouvait pas être libre sans défier ses maîtres.
Un homme, qui a décidé de s'offrir une paire de mocassins avec la peau de ses ennemis.
Cet homme, c'est Vladimir Poutine.
VLADIMIR POUTINE EST LE LAST ACTION PRESIDENT!
(Bientôt en hyper 3D dans un cinéma de votre quartier.)
J'imagine que vous vous posez la question suivante : l'auteur de cette parodie de bande-annonce est-il un admirateur hystérique de l'actuel président russe ou bien un féroce détracteur qui cherche à tourner ce dernier en ridicule? Je mets donc fin au suspense : la réponse se situe entre les deux.
Au-delà de la morale et du parti pris, il faut reconnaître une chose : Vladimir Poutine est à l'iconographie du cinéma américain ce que François Mitterrand était à la constitution française de 1958, c'est-à-dire, son meilleur disciple. Cela fait maintenant des années que l'homme fort du Kremlin travaille son image d'action man, tant sur le plan politique qu'au niveau de sa communication : Poutine le judoka, Poutine le chasseur, Poutine le cavalier, Poutine l'ami des bêtes, Poutine le roi de la gâchette, Poutine le skieur... À côté de lui, la bonhommie pataude du coureur de jupons François Hollande ou l'aura pâlichonne d'archevêque de l'antiracisme de gala Barack Obama, c'est de la roupie de sansonnet.
Il suffit de se promener cinq minutes sur la toile pour s'en rendre compte : chacune des précédentes crises qui ont opposé la Russie aux Occidentaux depuis les années 2000 n'ont fait que renforcer un sentiment d'admiration assez irrationnel envers Vladimir Poutine chez la plupart des opposants à la politique atlantiste de Washington et ses alliés, notamment en Europe et dans les pays arabes. Quand ses adversaires tentent désespérément de l'associer à Adolf Hitler, une tactique aussi éculée que puérile, ses fans en font un joueur d'échecs, un dresseur de grizzly ou un commandant en chef à mi-chemin entre Ed Harris et Daniel Craig. Staline doit être envieux : avec le culte de la personnalité façon Poutine, plus besoin de statues géantes et de goulags. Une partie de la population mondiale qui n'a aucun lien avec l'homme, son pays ou sa culture, se charge désormais de faire le boulot à sa place.
Le Président russe peut remercier ses ennemis pour ce franc succès. C'est en effet grâce à leur schizophrénie qui allie sans scrupules laïus humaniste et perfidie vénale, que l'homme qui voulait jadis traquer les terroristes tchétchènes "jusque dans les chiottes" a réussi à troquer l'image du sombre malfrat post-soviétique pour celle de l'homme fort du moment, candidat au prix Nobel de la paix pour la seconde fois consécutive.
Cela étant dit, il faut raison garder : Vladimir Poutine est avant tout un chef d'État qui a repris le contrôle d'un pays laissé en pâture aux charognards après la chute fracassante de l'URSS. Il serait dommage que les inconsistances de "l'axe du bien" nous fassent oublier que cet homme travaille d'abord pour les cercles du pouvoir russe. Il n'est d'ailleurs pas impossible, au cas où la crise ukrainienne lui permettrait de marquer des points décisifs contre son meilleur ennemi, que l'homme fasse déchanter ses supporters les plus acharnés en tuant son propre mythe de rempart au déclin de l'Occident. N'oublions pas que les nouveaux nerfs de la guerre sont désormais les énergies fossiles et l'eau potable et qu'aucun d'entre nous ne dispose d'informations précises sur l'état actuel des stocks mondiaux.
Bref, comme l'a dit un jour un anonyme éclairé : "Méfiez-vous d'une personne trop compétente, elle risque de manquer d'humanité."
En attendant, rien ne nous empêche de rigoler un bon coup
Fyldar Jones
Sexssayiste mammaire
PS : Je ne crois pas aux reptiliens. Pour moi, ce sont les chats qui gouvernent la terre et les cafards qui cherchent à l'envahir.
Photos :
1) Montage de mon cru
2) Poutine prends le maquis, alert2neg
2) Poutine "chessmaster" Agence Info Libre
4) Caricature, Patriot Post
Contexte : Le bras de fer russo-américain continue en Ukraine. Les deux pays s'échangent des critiques acerbes, alors que l'armée russe a considérablement renforcé sa présence militaire en Crimée. La présence de mouvements d'extrême droite au sein de la coalition putschiste de Kiev n'est plus contestée par les Occidentaux, alors que la Russie a émis un mandat d'arrêt contre l'un de ses hommes forts, pour terrorisme. Sur le net, Vladimir Poutine gagne la bataille des photomontages et autres parodies, alors que la récente intervention d'Hillary Clinton confirme que l'occident est à court d'idées pour justifier le bien-fondé de sa position sur ce dossier.
Bonjour, le ton humoristique de cet article masque à peine l'admiration de l'auteur pour Poutine et l'amusement face à ce qui serait son jeu diplomatique. La critique de l'occident et son impérialisme économique est légitime, mais si elle mène à défendre des états aux politiques autoritaires et liberticides comme la Russie ou l'Iran, alors elle perd tout son sens.
ReplyDeleteBonjour!
DeleteTout d'abord, merci d'être passé. Ensuite, deux remarques :
1) J'admire effetcivement le style du bonhomme, son charisme apparent, sa photogénie et son sens de la communication (d'ailleurs, je ne m'en suis pas défendu). Ce qui ne veut pas dire que j'approuve la politique du chef d'état en général, comme je l'ai précisé à la fin de l'article.
Ceci dit, pour subir encore aujourd'hui les choix américains dans ma propre région, choix dont vous pouvez décrypter le caractère résolument liberticide lui aussi à travers certaines de ses amitiés, choix militaires et atteintes à la vie privée des individus, je pense qu'il n'y a finalement pas plus de tort que cela de se réjouir de voir un Vladimir Poutine empêcher "l'axe du bon côté de l'histoire", pour reprendre à mon compte les mots de Barack Obama, de tourner en rond en amant ici des néo-nazis, là bas des takfiristes.
2) Je trouve dommage que vous citiez la Russie et l'Iran et que vous fassiez abstraction de l'Arabie Saoudite ou la Turquie, pour prendre deux exemples similaires, sans parler d'Israël, de la Chine, etc... Exemple ciblé qui cache à peine vos préférences, lesquelles ne sauraient faire office de vérté absolue. En outre, vous noterez que protéger les libertés sur son territoire mais se comporter de façon barbaree sur la scène internationale (Irak, Libye, Afghanistan, Pakistan...) n'a pas plus de sens que ce que vous pointez du doigt avec une certaine complaisance.
Cela dit, je vous souhaite une excellente soirée, en espérant vous revoir par ici :)
je préfère de loin ce pays aux politiques "liberticides et autoritaires" au totalitarisme rampant en Europe et particulièrement en France. Ou bien de ce pays qui a un parlement en Europe, qui pratique encore l'apartheid et qui n'a jamais respecté une seule des nombreuses résolutions de L’ONU le condamnant et ce depuis des décennies sans la moindre sanction. Israël n'est pas en Europe me direz vous? détrompez vous, il a gagné plusieurs fois l'eurovision si mes souvenirs sont bon; d’où viens cette impunité totale? Vous l’êtes vous jamais demandé?
ReplyDeleteCar après tout, en Europe les décisions sont prises par des technocrates sans aucunes légitimités démocratiques, le parlement européen n'a aucun pouvoir et puis tout les politiciens "nationaux" ont sciemment vendu leur pays en se privant de leur banque centrale, ce sont des rapaces qui ne pensent qu'a se remplir les poches pendant que leurs peuples agonisent. Oui, j"aimerais un poutine qui viennent obliger les actionnaires milliardaires qui veulent mettre toute une région au chômage a prendre leur responsabilité, en leur disant que l'usine ouvrira avec ou sans eux, ceci devant toute la presse en humiliant les plus grands patrons de Russie, ce n'est pas le ministre du redressement productif qui aurait agit ainsi.
Pauvre Europe tombé bien bas, socialement, moralement et politiquement
Ça pour tomber, elle tombe... Je ne suis même pas sûr que ce soit de bien haut, en plus, si on évalue la situation sur une fenêtre de 2 siècles. Alors certes, il faut relativiser : il y a des choses pour lesquelles l'Europe a été un formidable vecteur de coopération, d'autres pour lesquelles la même structure a poussé à l'aliénation. J'en discutais il y a quelques semaine avec un ingénieur qui avait travaillé pour la comission européenne dans le domaine des Telecom : tout est une question de degré de coopération et une immixion eccessive entre pays peut ouvrir la porte à un nombre incalculable de fenêtres, si je puis m'exprimer ainsi.
DeleteBonjour,
ReplyDeleteExcellente verve et photos au diapason!
Que pensez-vous des récentes déclarations de Pierre Hillard sur l'entourage assez peu lapon du sieur Poutine?